Je vous en parlais il y a quelques semaines : l'heure est maintenant venue pour la Commission Royale Australienne de demander des comptes à la société des Témoins de Jéhovah en rapport avec la mauvaise gestion des affaires de pédophilie en son sein. Les Témoins de Jéhovah d'Australie ont-ils tenu compte du rapport accablant qui a été produit par la Commission à leur sujet ? Quelles ont été les mesures prises par l'organisation depuis l'an passé ?

L'audition, intitulée "étude de cas 54" s'est finalement tenue plus tôt qu'annoncé. Elle s'est déroulée à Sydney le 10 mars dernier et a duré environ 2h30. L'objectif annoncé était d'analyser la réaction de l'organisation des Témoins de Jéhovah suite aux conclusions à charge qui avaient été produites l'année passée par cette même Commission australienne (étude de cas 29). Les vidéos de cette audition, qui a été diffusée en direct sur le site officiel, sont disponibles à la fin de cet article. 

Note : les numéros de page auxquels je me référerai dans cet article renvoient au fichier PDF de la transcription (disponible à la fin de cet article).

Introduction

Présentation des intervenants

Du côté de la Commission :

  • Le juge Peter McClellan
  • Angus Stewart, avocat principal de la Commission

Du côté de la société Watchtower

  • Terrence O'Brien, directeur de la Watchtower Australia, membre et coordinateur du comité de la filiale australienne
  • Rodney Spinks, responsable du bureau de service de la Watchtower Australia

Angus Stewart fera remarquer au cours de l'audition qu'aucun membre du collège central n'a souhaité participer à cette audition, bien qu'ils aient été officiellement invités à le faire (physiquement ou par lien vidéo).

Introduction de M. Stewart

Dans son introduction M. Stewart commence par rappeler les enjeux de cette audition (page 2), avant de faire une présentation de l'organisation, de son histoire, de sa structure hiérarchique, de son fonctionnement (page 3). Il rappelle ensuite les conclusions des précédentes auditions (étude de cas 29), notamment le fait que "la Commission Royale a conclu que les Témoins de Jéhovah ne répondaient pas de manière adéquate à la pédophilie ni ne protégeaient suffisamment les enfants des risques de pédophilie" (page 4). Il détaille ensuite les sept failles qui ont été mises au jour lors des premières auditions à savoir que :

  1. L'organisation n'a pas pour usage de dénoncer les cas de pédophilie aux autorités.
  2. Avant 1998, une victime d'abus sexuel devait porter son accusation en présence de son agresseur.
  3. Si l'agresseur ne se confesse pas, il est exigé de manière inflexible qu'il y ait au moins deux témoins oculaires d'une agression, ou au moins deux témoins d'une autre agression commise par la même personne, avant que l'accusé soit inquiété par la discipline interne à l'organisation (règle dite "des deux témoins").
  4. Les femmes ne peuvent prendre aucune décision au cours du processus de discipline interne.
  5. Il n'existe pas de disposition claire en ce qui concerne l'accompagnement de la victime par une personne de son choix au cours du processus de discipline interne.
  6. L'organisation a des pratiques limitées et inefficaces concernant la gestion des risques en matière de pédophilie.
  7. L'organisation a pour règle et pour pratique d'éviter tout contact social avec ceux qui quittent l'organisation, y compris avec les victimes d'agressions sexuelles.

En réponses à ces conclusions les Témoins de Jéhovah ont produit deux documents censés démontrer leur volonté de faire évoluer leurs règles et procédures en la matière (page 5). Ces documents seront abordés plus tard dans la discussion. Stewart, qui les a déjà examinés en détail, déclare ensuite (page 6) :

"La Commission Royale s'attend à entendre les preuves que les Témoins croient qu'il n'y a pas d'empêchement à développer et à implémenter les réponses à la plupart des points soulevés lors de l'étude de cas 29. En dépit de ces preuves, la Commission Royale entendra que les Témoins de Jéhovah ont échoué dans leur traitement de la plupart des recommandations issues de l'étude de cas 29".

Il détaille ensuite cinq points sur lesquels les Témoins de Jéhovah n'ont pas complètement réagi, notamment :

  1. Bien qu'une victime ne soit maintenant plus confrontée directement à son agresseur lors d'un comité judiciaire, cette nouvelle règle n'a été communiquée qu'aux anciens et pas à tous les membres de l'organisation.
  2. La règle des deux témoins n'a pas été modifiée.
  3. Les femmes ne sont toujours pas impliquées dans le processus judiciaire interne.
  4. Bien que les Témoins de Jéhovah aient modifié leurs réglementations quant à la présence d'une personne autre qu'un parent en tant que soutien moral aux côtés d'une victime mineure "mature" lors d'un comité judiciaire, rien n'a été précisé concernant les autres victimes mineures.
  5. La dénonciation systématique des cas de pédophilie aux autorités par l'organisation des Témoins de Jéhovah n'est toujours pas à l'ordre du jour, bien que les anciens soient maintenant tenus d'informer les victimes de leur "droit absolu" de porter les faits à l'attention de la police.

Suite à cela (page 7) Angus Stewart précise que sur les 1006 agresseurs présumés détectés par l'organisation depuis 1950, 514 ont été dénoncés à la police par la Commission au cours des derniers mois (les autres cas étaient déjà connus par la police ou manquaient de preuves). Il déclare toutefois que depuis les précédentes auditions 15 agressions sexuelles sur mineurs ont été reportées aux autorités par l'organisation (page 8). Enfin, Stewart revient sur la pratique d'évitement des membres qui souhaitent quitter l'organisation :

"Bien que les Témoins de Jéhovah n'aient pas pour règle d'éviter tout contact avec une victime de pédophile, l'organisation a échoué à revoir sa pratique particulièrement dévastatrice d'éviter tout contact avec une victime qui souhaite quitter l'organisation à cause de ce qui lui est arrivé"

Stewart poursuit en listant les exigences et les valeurs de la Commission Royale en termes de protection des enfants, puis en déclarant que "le niveau de conformité des Témoins de Jéhovah en rapport avec ces valeurs sera examiné au cours de cette audition" (page 9). 

Pour terminer, l'avocat principal entreprend de résumer le déroulement des précédentes auditions et les points qui y ont été soulevés (pages 9 et 10). Il précise au passage que depuis le début de cette Commission, 57 victimes Témoins de Jéhovah ou ex-Témoins de Jéhovah ont déjà donné leur témoignage au cours de sessions privées. 

Documents produits par l'organisation depuis les premières auditions

Les documents produits par l'organisation sont référencés et disponibles au téléchargement sur le site officiel de la Commission Royale (étude de cas 54). Parmi ces documents nous retrouvons notamment des articles tirés des publications de l'organisation concernant les agressions sexuelles sur mineurs, le livre "Organisés", le livre des anciens, les deux premiers chapitres du livre "Branch Organization Manual" destiné aux filiales, de la correspondance entre la Commission et la Watcthower, les déclaration écrites de O'Brien et Spinks et, surtout plusieurs nouveaux documents qui feront l'objet des discussions :

  • Une lettre à tous les anciens d'Australie datée du 1er août 2016
  • Un document intitulé "Politique de protection des enfants des Témoins de Jéhovah d'Australie", daté du 7 mars, destiné à être diffusé à tous les Témoins de Jéhovah d'Australie. Il s'agit d'un "brouillon final" document de travail, pas encore finalisé (page 17, 18).
  • Un document destiné aux filiales du monde entier en rapport avec la conduite à tenir en rapport avec la protection des enfants (Child Protection Guidelines for Branch Office Service Desks)
  • Plusieurs documents destinés à la filiale détaillant les la conduite à adopter par les anciens dans chacun des états d'Australie en fonction des lois locales.

Etude de la réponse apportée par l'organisation

Suite à cette introduction M. Stewart entreprend d'interroger les deux responsables de l'organisation M. O'Brien et M. Spinks. Ils sont invités à se présenter à tour de rôle (pages 11, 12) puis l'avocat principal leur pose des questions générales sur le déroulement interne des discussions en rapport avec les recommandations de la Commission et aux évolutions attendues, on y apprend notamment l'implication incontournable du collège central. 

Des règles et procédures toujours cachées au Témoin de Jéhovah ordinaire 

M. Stewart met ensuite l'accent sur le fait qu'aucun des nouveaux documents (à part celui du 7 mars toujours en cours d'élaboration) ne soit destiné aux membres ordinaires de l'organisation, ce que confirment les deux responsables (page 16). O'Brien affirme que les Témoins de Jéhovah peuvent toujours se référer au CDROM Watchtower Library pour s'informer des pratiques et procédures de l'organisation en rapport avec les affaires de pédophilie [ce qui est FAUX !] (page 17). Stewart n'est pas convaincu par le fait qu'un Témoin de Jéhovah doive faire ses propres recherches pour accéder à ces informations. Il s'intéresse ensuite au document intitulé "Politique de protection des enfants des Témoins de Jéhovah d'Australie", fourni à la Commission seulement 3 jours avant l'audition. C'est alors que O'Brien affirme qu'il s'agit d'un "brouillon final" un document de travail, pas encore finalisé (page 17, 18). S'en suit une discussion sur le processus d'élaboration de ce document (page 19) ainsi que sur les niveaux de confidentialité des autres documents. Stewart s'interroge sur l'utilité d'avoir une foule de documents destinés aux anciens ou aux filiales et sur la justification de tant de confidentialité.

Extrait de la conversation (pages 21, 22) :

STEWART : Vous rendez-vous compte qu'une personne extérieure à l'organisation pourrait avoir du mal à comprendre pourquoi il y a tant de secret en rapport avec un simple document procédural sur la manière de gérer certaines questions, comprenez-vous cela ?

SPINKS : Je reconnais que - et cela a déjà été évoqué lors de précédentes auditions - au sujet de certaines de nos correspondances, elles sont bien comprises par les personnes auxquelles elles sont destinées, mais qu'avec un point de vue critique - que nous apprécions - cela peut être perçu de cette façon.

Notre compréhension de cela est que les anciens ont une lettre qui correspond à leur fonction et rôle, que les bureaux de service ont des instructions qui sont spécifiques à leur fonction et rôle; et il y a une certaine discrétion requise dans l'application de cela au cas par cas, mais je comprends votre raisonnement.

STEWART : Vous voyez, cela pourrait donner l'impression à quelqu'un qu'il y a vraiment une double-pratique ici : que les membres des congrégations sont tenus à l'écart d'informations relatives à des procédures qui dirigent leur vie ou des problèmes qu'ils peuvent rencontrer dans leur vie. Comprenez-vous cela ?

SPINKS : Je comprends cette critique qui a été faite. De notre point de vue ce sont des publics différents. Des instructions sont données aux bureaux de service pour qu'ils les appliquent. Mais là encore je comprends votre raisonnement.

Une définition étrange de la pédophilie pour les Témoins de Jéhovah

Il s'en suit un échange à propos de la lettre aux anciens datée du premier août. Dans cette lettre un acte de pédophilie est défini comme étant "un adulte coupable d'abus sexuel sur un mineur qui est un jeune enfant ou un adulte coupable d'engagement sexuel avec un mineur approchant de l'âge adulte mais qui n'était pas consentant". Stewart interroge Spinks au sujet de cette distinction (page 23). L'avocat cherche à savoir où se trouve la limite entre ces deux catégories établies par l'organisation. Réponses floues de la part de Spinks, Stewart est obligé de reformuler plusieurs fois la question (page 24). Réponses floues à nouveau, le juge intervient pour tenter de clarifier les choses, en vain, le débat sur l'âge séparant un mineur "jeune enfant" et un mineur "approchant de l'âge adulte" continue (pages 25, 26). Le débat se termine ainsi :

STEWART : M. Spinks, je ne veux pas perdre de temps là-dessus. Le sujet exposé simplement est celui-ci : la loi, peut-être pour des raisons de pragmatisme plus qu'autre chose, trace une ligne nette entre le moment où une personne peut être consentante pour un rapport sexuel et le moment où une personne ne peut pas l'être, alors que les Témoins de Jéhovah ne le font pas. Ne serait-ce pas beaucoup plus facile et plus clair si vous suiviez les directives claires de la loi en rapport avec cela ?

SPINKS : Il s'agit d'un malentendu complet. Je suis désolé M. Stewart. Ceci est une considération secondaire vis-à-vis de la loi. Les Témoins de Jéhovah se conformeront toujours à la loi. Donc cette expression s'applique là où la loi n'est pas impliquée. Dans ce cas la congrégation pourrait voir par elle-même si il s'agit d'un cas de pédophilie ou non, mais cela est toujours secondaire vis-à-vis de la loi. Donc je ne vois pas de problème par rapport à cela.

Rapport systématique des faits à la police : une ouverture ?

Le point abordé ensuite (à partir de la page 27) concerne la politique de l'organisation en rapport avec la dénonciation systématique des cas de pédophilie aux autorités. M. Stewart demande des précisions quant aux changements apportés par l'organisation dans ce domaine. La position des Témoins de Jéhovah a, semble-t-il évolué. Alors qu'auparavant ils ne rapportaient les faits aux autorités que si la loi les y obligeait, une nouvelle règle voudrait que les anciens rapportent également les faits dans le cas où ils détectent un risque pour d'autres enfants. Bien que cette pratique semble être en vigueur depuis quelques mois chez les Témoins de Jéhovah d'Australie, l'avocat veut savoir dans quel document est formalisée cette règle. Elle l'est en effet dans le fameux "document brouillon" du 7 mars, prévu pour être diffusé dans toutes les congrégations d'Australie :

"Si les anciens de la congrégation apprennent une affaire de pédophilie dans laquelle un enfant pourrait toujours être en danger, ils s'assureront qu'un rapport soit fait à la police ou aux autorités compétentes dans les plus brefs délais" (extrait d'un document de travail de la Watchtower destiné à être diffusé à toutes les congrégations d'Australie)

M. Stewart fera remarquer toutefois (page 31) que cette règle n'apparaît dans aucun autre document destiné aux anciens ou à la filiale (c'est un point important sur lequel il reviendra plus tard). Spinks essaie de se défendre en disant que cette pratique, bien que non diffusée officiellement, est déjà en vigueur en Australie mais il admettra finalement que Stewart a raison et que les documents destinés aux anciens et aux filiales devront être revus en conséquence.

L'avocat principal s'intéresse ensuite à la question de la dénonciation systématique de tous les cas de pédophilie (page 32). Il met en évidence le fait que les Témoins de Jéhovah ne sont toujours pas en conformité avec les recommandations de la Commission sur ce point. Là encore Spinks se défend en disant que cette pratique est maintenant en application en Australie mais reconnaît qu'aucun document officiel ne le précise.

Extrait de la conversation (pages 32, 33) :

STEWART : M. Spinks, alors que les documents expliquent maintenant clairement que les victimes ou leurs parents doivent être informés qu'ils ont, ainsi qu'il est écrit, "le droit absolu de rapporter" (les faits aux autorités), ce n'est pas actuellement la règle de les encourager à le faire, n'est-ce-pas ?

SPINKS : Je pense que là encore ce n'est pas correct car depuis les dernières auditions le Département légal et le Département du Service utilisent cette même expression, que c'est leur droit absolu de rapporter les faits, et les anciens vous supporteront complètement dans cette action.

LE JUGE : M. O'Brien je pense que ce qui est mis en évidence ici c'est que c'est une chose d'avoir réagi, depuis que nous tournons notre attention sur vous; une autre chose est de savoir ce que vous allez faire dans les cinq prochaines années. Comprenez-vous ?

O'BRIEN : Oui

SPINKS : Dans les cinq ans, votre Honneur ?

LE JUGE : A moins que vos intentions ne se reflètent clairement dans vos documents, il y a de grandes chances que vous ferez simplement marche arrière d'ici là. Comprenez-vous ?

SPINKS : Ce point est bien noté, votre Honneur. Nous avons mis cela dans le document le plus récent [celui du 7 mars, non encore diffusé] et cela doit être fait de manière rétrospective dans les autres documents. J'en prends bonne note.

Ainsi il est établi que les anciens devraient maintenant toujours informer les victimes de leur "droit absolu" à rapporter les faits aux autorités (au moins en Australie). Mais il n'est toujours pas question de les encourager à le faire. C'est l'objet de la suite de la conversation (à partir de la page 33). M. Stewart fait remarquer qu'aucune dénonciation systématique n'est à l'ordre du jour chez les Témoins de Jéhovah à moins que la loi les y oblige. La procédure est toujours la même : les anciens appellent le service juridique de la filiale qui, en fonction des lois locales, va dire aux anciens de dénoncer ou non les faits à la police. De nouveaux documents ont été créés à cet effet par l'organisation à l'attention de la filiale d'Australie : pour chaque état d'Australie un document détaille les actions que les anciens doivent prendre en fonction des lois en vigueur. Ces documents sont disponibles avec les autres sur le site officiel de la Commission.

M. Stewart passe à l'examen de ces documents (page 35). Il prend pour exemple celui concernant l'état de New South Wales. Dans ce document, qui détaille les questions que doit poser le service juridique de la filiale aux anciens, il n'y a aucune question relative à la possibilité qu'il y ait d'autres enfants que la victime potentiellement en danger. Spinks admet que c'est une bonne remarque (page 36). Pour rappel, le fait que les anciens doivent rapporter les faits dans le cas où ils détectent un risque pour d'autres enfants est uniquement spécifié dans le document informatif, toujours à l'état de "brouillon", qui doit être communiqué aux congrégations. Steward constate qu'en réalité dans les procédures communiquées aux anciens et aux filiales rien n'a changé. L'avocat principal insiste sur ce point en posant cette question lapidaire :

"M. Spinks (...) pourquoi vous reposez-vous toujours sur les obligations légales ? Pourquoi, en tant qu'organisation, n'adoptez-vous pas simplement la règle, comme le font beaucoup d'autres organisation, de reporter systématiquement les faits aux autorités alors que des enfants pourraient toujours être en danger ?"

Spinks essaie alors de minimiser ce point en invoquant le fait que le département légal n'est là que pour conseiller les anciens sur les exigences légales. Stewart confirme alors que rien n'a changé, finalement ("nous en sommes au revenus au même point qu'avant", page 37). Devant les hésitations de Spinks il repose la question :

"Laissez-moi à nouveau poser la question : pourquoi les Témoins de Jéhovah n'ont-ils pas adopté une règle imposant de rapporter aux autorités toute allégation d'actes pédophiles lorsqu'il y a toujours un danger pour d'autres enfants ?"

Spinks réplique en disant que c'est le cas, dans la pratique, mais cette réponse ne satisfait pas l'avocat qui est obligé de poser la question une troisième fois (page 37). Il n'obtiendra pas de réponse plus satisfaisante... La fameuse règle n'est mentionnée dans aucun document destiné aux anciens ou à la filiale. Elle ne l'est que dans un document qui à l'état de "brouillon". Après avoir fait remarquer une erreur dans le document de l'organisation détaillant les obligations légales dans l'état du Queensland, M. Stewart passe à la fameuse règles des "deux témoins" (page 39). 

La règle des deux témoins toujours en vigueur

M. Stewart rappelle que la Commission, dans ses précédentes conclusions, avait fait part de son désaccord concernant la règles des deux témoins dans les cas impliquant des actes pédophiles. O'Brien acquiesce mais déclare que cette règle ne changera pas car elle est basée (selon lui) sur les Écritures (page 40). Il s'en suit une longue discussion technique qui ne mènera finalement à rien de nouveau. Au cours de cet échange Stewart fera tout de même une remarque intéressante en rapport avec la multitude de documents procéduraux au sein de l'organisation des Témoins de Jéhovah (page 45) :

"Vous voyez, M. Spinks, nous en sommes au même point que lors de l'étude de cas 29 [les auditions de 2015], à savoir que nous avons vraiment du mal à trouver votre position sur un sujet, car il y a tellement de documents qui entrent en ligne de compte, et on nous a même donné des documents qui ont depuis été remplacés par d'autres..."

Spinks conteste et affirme que les Témoins de Jéhovah (anciens et responsables dans les filiales) sont habitués à cela et que les anciennes références sont présentes uniquement pour montrer que la règle existait déjà avant (page 46).

Plus de confrontation entre la victime et son agresseur

Les Témoins de Jéhovah, suite aux recommandations de la Commission, interdisent dorénavant de manière explicite toute comparution simultanée entre la victime et son agresseur lors d'un comité de discipline religieuse. L'avocat principal fait toutefois remarquer que, là encore, la confusion règne dans les documents procéduraux de la Watchtower. En effet cette instruction est présente uniquement dans la lettre aux anciens datée du 1 août 2016, pas dans les documents de la filiale ni dans le livre des anciens. C'est ici que Spinks révèle qu'une version révisée du livre des anciens est en cours de préparation et sera bientôt disponible (pages 47, 48). En effet, comme le fait remarque Stewart, le livre des anciens ne répertorie pas cette règle. Dans le cas d'actes pédophiles, ce livre demande de s'en référer à la filiale qui, dans ses documents procéduraux, ne répertorie pas non plus cette règle, ce qui est un problème (page 49). Spinks réplique que les documents de la filiale font référence à la lettre aux anciens du 1er août 2016 et que l'ensemble de ces documents forme un tout.

Le retrait volontaire toujours jugé aussi "cruel" pour les victimes

Stewart enchaîne ensuite sur la question du retrait volontaire (page 51) :

"M. O'Brien, vous êtes au courant que la Commission Royale a conclu que les membres de l'organisation qui ne souhaitent plus être soumis à ses règles et à sa discipline n'ont pas d'autre choix que de se retirer volontairement de l'organisation, et que la pratique des Témoins de Jéhovah consistant à éviter tout contact avec ceux qui quittent l'organisation met potentiellement les victimes d'agressions sexuelles dans une position intenable consistant à choisir entre la constante re-traumatisation de devoir partager la même communauté que leur agresseur et perdre toute leur communauté. Ce sont les conclusions de l'étude de cas 29, vous êtes au courant n'est-ce pas ?"

Les deux responsables de la Watchtower vont ensuite s'employer pendant de longues minutes à tenter de minimiser ce point en disant qu'une victime peut choisir de devenir "inactive" et que cela ne lui fera pas encourir la perte de ses amis et de sa famille au sein de l'organisation. Stewart n'accepte pas cette explication qui déjà été débattue et réfutée lors de précédentes auditions. Devenir inactif n'équivaut pas à quitter l'organisation. L'avocat va devoir insister :

"Rien de tout cela ne répond à la question, le sujet étant qu'il est particulièrement dommageable pour une victime de pédophilie de quitter l'organisation et d'être ensuite évitée, ignorée"

O'Brien va une nouvelle fois tenter d'expliquer, tout comme Geoffrey Jackson en 2015, que la victime peut tout aussi bien choisir de devenir inactive pour ne pas être évitée par ses proches (page 54). Mais Stewart n'est pas dûpe :

"En résumé, ce que vous êtes en train de dire c'est que vous n'avez rien changé. En réaction à l'étude de cas 29, vous n'avez rien changé en rapport avec cette pratique n'est-ce pas ?"

O'Brien décide alors de lire un verset biblique : Esaïe 33:22 ("Jéhovah est notre Juge, Jéhovah est notre Législateur, Jéhovah est notre Roi"). Stewart déclare alors qu'il ne souhaite pas ouvrir un débat sur ce sujet car il a déjà été montré lors des précédentes auditions que les Témoins de Jéhovah ont déjà changé beaucoup de choses dans leurs règles (il prend l'exemple du sang, des fractions sanguines...). Stewart demande à nouveau confirmation que rien n'a changé sur ce point chez les Témoins de Jéhovah (page 55). O'Brien déclare que cela relève de toute façon du collège central qui est seul à pouvoir faire évoluer cette règle. Il réaffirme également que la politique des Témoins de Jéhovah ne consiste pas à rompre tout contact avec les victimes d'abus sexuels. "Sauf si ils quittent l'organisation", termine Stewart. Spinks vient à la rescousse de son collègue en déclarant que dans ce cas c'est la victime qui prend la décision de se couper de la congrégation. M. le juge est obligé d'intervenir, suite à quoi cette longue conversation s'engage (page 56). Je la reproduis dans son intégralité car elle est tristement amusante :

LE JUGE : Je crois que le véritable problème est que, pour certaines personnes, les circonstances seront telles qu'elles ne pourront tout simplement pas rester, et qu'elles jugeront nécessaire, pour leur propre survie, de quitter l'organisation. Mais la conséquence de cela est qu'elles seront évitées et qu'elles perdront toute leur structure sociale. Voila le problème. Et vous avez entendu des témoignages à ce sujet. C'est cela le problème.

SPINKS : Si je peux, votre Honneur, avec respect --

LE JUGE : Cela n'arrive pas ailleurs dans la société, généralement.

SPINKS : A nouveau, votre Honneur, avec respect, - et je ne veux pas protester sur ce point --

LE JUGE : Dites ce que vous pensez être vrai

SPINKS : Merci. La Commission a régulièrement - et nous respectons de le droit de la Commission à tirer les conclusions, ainsi que l'avocat principal. La Commission a constamment échoué à reconnaître que les individus qui veulent quitter l'organisation des Témoins de Jéhovah, qui ne veulent plus être des membres actifs peuvent le faire, en confondant avec le fait de quitter l'organisation de manière volontaire en disant "Je ne suis plus d'accord avec l'organisation, je ne veux plus en faire partie" - ce sont deux choses complètement différentes. A nouveau, avec respect nous voulons clarifier les choses.

LE JUGE : C'était inhérent à ce que je vous ai dit. Mais la conséquence du retrait volontaire, telle que nous le comprenons, est que cette personne sera évitée, ignorée. Cela signifie qu'ils perdront tout contact avec leur famille, leurs amis et avec tous ceux qui restent dans l'organisation des Témoins de Jéhovah. Est-ce que c'est vrai ?

SPINKS : A nouveau, votre Honneur, la personne peut...

LE JUGE : Votre collègue approuve de la tête; est-ce que c'est vrai ou non ?

SPINKS : Parce que vous avez parlé de retrait volontaire, votre Honneur, mais il ou elle peut choisir de ne plus être un membre actif de la congrégation.

LE JUGE : Je comprends cela, mais si ils sont si incapables de faire face à ce qui est arrivé et à la manière dont ils ont été traités dans l'organisation qu'ils se retirent de l'organisation, alors ils perdent tout de leur structure sociale n'est-ce pas ?

SPINKS : Cela pourrait être le cas, et nous respectons leur droit à prendre cette décision

LE JUGE : C'est une manière plutôt cruelle de traiter quelqu'un, n'est-ce pas, qui a souffert d'abus sexuel ?

SPINKS : Je pourrais seulement répéter ce que j'ai déjà dit, votre Honneur

LE JUGE : Je sais, mais c'est cruel, n'est-ce pas; de les priver, à cause des règles que vous imposez, de toute leur structure sociale, c'est cruel ?

O'BRIEN : Pourrais-je vous interrompre, votre Honneur ? Je crois qu'il y a une différence entre l'exclusion et le retrait volontaire. Pour l'exclusion, c'est la congrégation qui agit en excluant quelqu'un, qui est alors évité. La personne qui se retire elle-même, c'est elle qui agit. Maintenant, pour une raison quelconque - je suis d'accord - même sans être une victime, d'autres prennent la même décision - ils prennent en fait l'initiative eux-mêmes d'éviter et d'ignorer la congrégation, et ils en comprennent les conséquences. Maintenant, c'est - je suis d'accord, cela les met dans une situation difficile, mais c'est un choix.

LE JUGE : Imaginez, quelqu'un vient vous voir et dit "J'ai été violé", mais parce qu'il n'y a pas deux témoins vous ne l'acceptez pas, vous ne pouvez établir les faits, il est laissé dans une position difficile, n'est-ce pas ?

O'BRIEN : Si ils choisit de ne pas rapporter les faits aux autorités, alors...

LE JUGE : Peu importe la raison. Si l'organisation ne reconnaît pas qu'il a été abusé, cela leur impose un lourd fardeau, n'est-ce pas ?

O'BRIEN : Si je peux encore dire avec respect, votre Honneur, nous ne discréditons pas une personne qui porte une accusation. C'est pourquoi nous enquêtons sur toute accusation portée à l'attention des anciens.

LE JUGE : Oui. Mais si il n'y a pas deux témoins, vous ne l'acceptez pas n'est-ce pas ?

O'BRIEN : Parce que bibliquement nous n'en sommes pas capables.

LE JUGE : Je sais. Et cela, vous en conviendrez, peut être très très bouleversant pour quelqu'un qui est venu vous voir avec cette accusation n'est-ce pas ?

O'BRIEN : Certainement. Nous reconnaissons qu'être une victime est très bouleversant, qu'elles qu'en soient les conséquences, oui, nous sommes d'accord

LE JUGE : Et cela peut mener à un enchaînement de circonstances qui peut conduire cette personne à ne pouvoir faire autrement que de quitter votre organisation, correct ?

SPINKS : Pourrais-je, avec respect, votre Honneur, dire que nous ne voulons pas être défensif et nous sommes d'accord pour dire que l'exclusion ou le retrait volontaire ont certainement des implications. Un individu peut choisir de devenir inactif. Pourrais-je faire un parallèle, brièvement ? Dans ma lecture attentive des documents de la Commission - je n'ai pas compris certaines choses mais en grande partie j'ai bien compris. Cela a été bien expliqué dans les résumés - une référence expliquait que le taux de rapport aux autorités est bas dans la communauté. Une étude - nous ne sommes pas en train de suggérer que la Commission l'a validée, mais elle était en référence - dans cet état suggérait que seulement 10% des cas de pédophilie - et je crois que c'était dans l'état du New South Wales, mais vous me corrigerez si je me trompe - menait à une condamnation, et seulement la moitié de ceux-la menaient à une peine de prison.

Je mentionne cela simplement pour dire que si, à l'occasion, une victime d'abus sexuel a ressenti cela, alors que les Témoins de Jéhovah ont pris une décision basée sur la Bible, mon coeur va également à ces milliers de victimes qui sont venues devant les autorités et ont demandé de l'aide, sans que cela ne mène à une condamnation à une peine d'emprisonnement - donc je remets les choses dans leur contexte et nous sommes extrêmement au courant des dégâts qui sont produits sur une victime dans ce cas - dégâts produits par notre action, par l'action de la police et par l'action des tribunaux. Et dans ce contexte, nous sommes absolument, absolument d'accord avec vous.

LE JUGE : Je comprends ce que vous dites, mais puis-je vous poser cette simple question : pourquoi est-il nécessaire, quand quelqu'un sent qu'il ne peut plus supporter l'organisation et doit la quitter - pourquoi est-il nécessaire de l'éviter ? Pourquoi ne peut-il pas garder de lien social avec ceux qui restent dans l'organisation ?

SPINKS : Je le dis à nouveau - et nous allons paraître très répétitifs, et je m'en excuse, votre Honneur, mais l'individu peut choisir --

LE JUGE : Non, non, pourquoi est-il nécessaire pour l'organisation de dire à ses adhérents "Vous devez éviter cette personne" ?

SPINKS : Parce que l'individu n'a pas pris la décision de ne plus s'associer ou de ne plus s'impliquer dans les activités de la congrégation, ce qui est son droit; il a pris la décision de dire : "J'évite la congrégation, je ne veux plus faire partie de la congrégation. Je l'ai mis par écrit". Alors l'individu prend l'initiative, et nous comprenons les implications. Quand quelqu'un est exclu, la congrégation prend l'initiative. Donc l'individu n'a pas besoin de se mettre dans une position où il sera ignoré. Il peut s'en aller. Il peut aller dans une autre congrégation. C'est son choix personnel. Mais nous comprenons et sommes d'accord avec le point que vous soulevez, votre Honneur.

LE JUGE : Vous n'avez pas répondu à la question, mais nous allons passer à autre chose (rires de la salle).

STEWART : Répondez simplement à la question M. Spinks. Vous n'avez pas répondu à la question de son Honneur. La question de son Honneur est : pourquoi est-il nécessaire d'éviter, d'ignorer la personne qui quitte l'organisation ? Et avant que vous ne répondiez, pouvez-vous clarifier une chose : la personne qui se retire de l'organisation, vous-même et M. O'Brien l'avez dit, vous avez dit que c'est cette personne qui évite l'organisation. Ce n'est pas nécessairement le cas, du tout. Vous parlez de quelqu'un qui veut simplement ne plus faire partie de l'organisation. Il veut toujours avoir ses amis, sa famille, son réseau social, mais il quitte l'organisation. Pourquoi est-il nécessaire d'avoir une règle selon laquelle tous les autres doivent maintenant l'éviter ?

SPINKS : A nouveau, c'est une décision que prend la personne, parce que cet individu --

STEWART : M. Spinks, ce n'est pas la question -- 

LE JUGE : M. Stewart, je pense que nous n'irons nulle part. Je pense qu'il est temps de passer à la suite.

Pas encore de plan de dédommagement mis en place pour les victimes

Le point suivant de cette audition concerne le plan de dédommagement des victimes recensées par la Commission (page 61). La réponse des deux responsables de l'organisation est que des compensations sont actuellement mises en place au cas par cas, au fil des demandes qui, selon leurs dires, sont peu nombreuses. Stewart veut savoir si un plan de dédommagement global est prévu par l'organisation. Une longue discussion s'engage. Les Témoins de Jéhovah n'ont rien mis en place pour le moment au niveau national mais ils affirment qu'ils feront tout ce qu'il faut pour assister les victimes financièrement et spirituellement (page 64).

La place des femmes au sein des comités judiciaires : pas de changement

Le dernier point abordé lors de cette audition concerne la place des femmes dans le processus de discipline interne. Les Témoins de Jéhovah assument leur immobilisme sur ce sujet en invoquant les exigences bibliques (page 64).

 

L'avocat principal termine ensuite l'audition en s'assurant auprès des deux représentants de l'organisation que le "document brouillon" daté du 7 mars ("Politique de protection des enfants des Témoins de Jéhovah d'Australie") sera bien diffusé auprès de tous les membres des congrégations du pays. Il veut connaître la manière dont ce document sera rendu disponible (page 66). Sera-t-il disponible sur demande ou sera-t-il distribué en mains propres à chaque proclamateur ?  La réponse de Spinks est que ce document sera communiqué à chacun des membre des 800 congrégations australiennes, que ce soit par une annonce, par une distribution en mains propres ou par un affichage dans les salles du Royaume. Il ajoute que la décision à ce sujet n'a pas encore été prise.

Conclusion

Les conclusions officielles de la Commission seront rendues publiques d'ici quelques semaines. En attendant, que peut-on retenir de ces 2h30 d'auditions ? Globalement, l'impression qui ressort est que l'organisation des Témoins de Jéhovah traîne beaucoup des pieds pour mettre en application, non seulement les recommandations de la Commission, mais aussi sa bonne volonté plus ou moins affichée lors des précédentes auditions.

Il n'y a toujours pas officiellement de dénonciation automatique des pédophiles présumés aux autorités. La règle des deux témoins n'a toujours pas évolué alors qu'il avait été montré en 2015 que la Bible pouvait laisser place à un aménagement dans les cas de viol (basé sur Dt 22:23-27). Il n'y a toujours pas de femmes impliquées dans les comités judiciaires alors qu'en 2015 le cas de Déborah, femme juge en Israël, avait été évoqué devant la cour. Le retrait volontaire de l'organisation est toujours sanctionné par une rupture des relations sociales et familiales de l'individu pouvant être très préjudiciable à une victime d'abus sexuel. La cour a employé plusieurs fois le qualificatif de "cruel" en rapport avec ce traitement. Nous constatons aussi que l'organisation ne fait pas preuve de proactivité concernant un plan global de dédommagement, et encore moins concernant d'éventuelles excuses publiques.

Du côté des points positifs, nous notons que la confrontation d'une victime face à son agresseur lors d'un comité judiciaire est définitivement abolie (acté dans une lettre aux anciens). Nous notons aussi une ouverture possible sur la dénonciation automatique aux autorités lorsque d'autres enfants sont potentiellement en danger. Même si l'intention est louable, force est de constater que cette nouvelle règle (restreinte à l'Australie ?) n'apparaît dans aucun document procédural destiné aux anciens ou aux filiales, mais seulement dans un document destiné aux membres de l'organisation. Nous constatons ici encore une certaine paresse de l'organisation qui n'a fourni ce document que 3 jours avant l'audition, document qui, rappelons-le, n'est encore qu'un brouillon non finalisé et dont le mode de diffusion n'a même pas encore été décidé.

Nous noterons enfin que la cour a souligné un certain manque de transparence dans les règles et procédures de l'organisation. Une sorte de "fouillis organisé" avec une multitude de documents destinés aux anciens, aux filiales et dont l'existence même est tenue secrète pour les membres ordinaires de l'organisation. Il est tout de même aberrant de constater autant de circonvolutions alors qu'une seule phrase suffirait, écrite en gros caractères dans tous les documents procéduraux :

Dénoncez automatiquement à la police tout soupçon de pédophilie !

 

 

Ressources

Vidéos de l'audition du 10 mars 2017

Les vidéos sont en anglais, il n'y a malheureusement pas encore de sous-titres français.

Partie 1 (Introduction)

Partie 2 (discussion sur les règles des Témoins de Jéhovah concernant la dénonciation des faits aux autorités)

Partie 3 (règles des deux témoins, confrontation de la victime avec son agresseur, retrait volontaire, place des femmes, plan de dédommagement)

Transcriptions de l'audition du 10 mars 2017 (anglais)

Transcription au format PDF (ou ici)

Transcription au format Word (ou ici)

Articles de presse

 

 


Commentaires  

-3 #1 Marco 19-03-2017 08:56
Merci Thomas pour tout ce travail.
Je trouve hallucinant que les règles n évoluent pas
Concernant la pédophilie.
Je ne comprends pas!!! Quel est l intérêt pour la wt
D agir de la sorte ???
Il leur suffirai de dire : la lumière va croissant et nous
Avons décidé de ....
J ai l impression qu ils sont en train de se tirer une
Balle dans le pied.
Si quelqu'un a une explication ... Je suis preneur.
#2 sara 19-03-2017 19:24
Bonsoir,

Je n'ai que parcouru ce rapport et je remercie vivement Thomas pour ce long travail fort bien détaillé...

Pour le moment, je n'écris rien car j'ai besoin de temps pour bien comprendre les arguments des 2 anciens TJ, d'ailleurs, je suis étonnée qu'aucun frère "oint" du collège centrale ne soit présent pour répondre de leur gestion en terme de pédophilie mais aussi pour bien expliquer pourquoi il y a exclusion (excommunication). Les réponses de ces 2 frères tj manquent de clarté, d’honnêteté et de courage !! comme disais Jésus, que ton oui soit un oui et ton non, non, et bien dans ce cas, il s'agit de tiédeur, et vous savez ce que fait Jésus avec les tièdes ;-)
#3 Didiou 29-03-2017 00:21
Bonsoir.
La réponse à cet immobilisme est simple.
Reconnaître qu'il y a effectivement des cas de pédophilie chez les témoins de Jéhovah c'est faire voler en éclat le " paradis spirituel " dans lequel ils évoluent sois-disant depuis 1919.
Et là , chacun commencerait à se poser des questions; le commencement de la fin.
Mais de toute façon, Jéhovah règlera la question en temps et en heure par le moyen de Christ-Jésus , le Grand Elie .
-9 #4 Jul 04-04-2017 18:04
Hello'
S'agissant de la pédophilie elle est systématiquement signalée aux autorités mais n'empêche que ça pose un problème et que le principe des deux témoins n'est pas si bête car dans notre assemblée on a connu aussi un cas de vengeance avec ça et l'accusé était innocent mais il a failli aller en prison donc il y a du pour et du contre. Rappelez vous Outre au et ses dégâts. Faut bien réfléchir.
+7 #5 Thomas 05-04-2017 15:54
Bonjour Jul,

ça ne change rien, dans ce cas c'est toujours à la justice, et pas aux anciens, de déterminer s'il s'agit d'un cas de vengeance ou pas.

Cordialement

Thomas
+1 #6 Belzo 24-04-2017 05:01
une seule pensée sur cette affaire :
"tout ce qui se fait en secret sera dévoilé, et tout ce qui est caché finira par être connu." (Matthieu 10:26)

la Sté WT n'est pas au dessus des lois ni des 'autorités supérieures'.
"Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures: car il n'y a pas d'autorité qui ne vienne de Dieu, et celles qui existent ont été instituées par Dieu. (Romains 13:1)
#7 DANIEL 01-05-2017 15:36
Sur le fond, c'est effectivement aux autorités d'enquêter ; ils ont des moyens d'investigation que les congrégations n'ont pas !
Pourquoi cette omerta ?
1)Ils refusent l'intervention des autorités, car se prenant pour un "royaume", ils ne voudraient pas laisser entendre que les autorités profanes, fassent mieux qu'eux.
2) Comme ça a été dit : ils se croient les meilleurs sur le plan moral et ils se croient même purs ! Donc, il vaut mieux mettre, quand c'est possible, quand la loi n'oblige pas à dénoncer, la poussière sous le tapis : vis à vis des adeptes et vis à vis de l'extérieur!
Enfin quelle mauvaise foi dans le dialogue avec le juge et M Stewart ! Halluciant ! Qui pourrait imaginer Jésus, mensonger et fuyant pour travestir la réalité de l'excommunication, traitée contrairement à ce qui est dit de la même façon que le retrait volontaire !! D'un autre côté, devons nous être surpris ? N'est-ce pas à leurs fruits qu'on doit les reconnaître ! Vous imaginez si les proclamateurs ordinaires connaissaient tout cela !

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