Les arguments avancés par la Société pour maintenir sa doctrine du « poteau de supplice » reposent uniquement sur des bases sémantiques, à savoir qu’au premier siècle, σταυρος (stauros), ξυλον (xulon) et crux ne se référaient pas à une croix avec barre transversale. La Société n’a jamais recouru à l’archéologie ou à l’histoire pour prouver que Jésus mourut de la façon qu’elle décrit, bien que le Comité de la Traduction du Monde Nouveau ait un jour exprimé sa confiance dans le fait que ce qu’elle affirme serait prouvé dans un avenir plus ou moins proche. (6) L’usage des dictionnaires étant largement répandu dans notre culture, la Société en conclut que la signification d’un mot correspond simplement à la définition du dictionnaire. Elle en déduit donc que la définition étymologique ou de base d’un mot est correcte. C’est pourquoi les exégètes de la Watchtower affirment que σταυρος et ξυλον ne peuvent être compris que « d’après leur signification la plus simple ». (7) Cette approche est tout aussi malencontreuse que d’insister sur le fait que le mot « pieu » se limite à décrire une petite pièce de métal enfoncée dans le sol d’un champ pour en marquer la superficie ou y attacher un animal, alors qu’il peut aussi correspondre à une longue pièce en béton armé utilisée pour la construction de bâtiments. Les termes évoluent avec la technologie. Pour citer un autre exemple, le mot « train », dérivé du latin trahere, « tirer », se référa longtemps à des convois tirés par des locomotives à vapeur. Mais il est évident qu’à notre époque, il évoque un concept bien différent. Les mots σταυρος et crux, qui se rattachent à une ancienne pièce faisant partie de l’arsenal des instruments d’exécution, ne furent pas, eux aussi, toujours limités à leur signification étymologique de base, mais se rapportèrent à une variété d’instruments qui virent le jour.
Les trois sections suivantes démontreront que σταυρος, ξυλον et crux ont une portée bien plus large que celle que les rédacteurs de la Watchtower veulent bien admettre.
Commentaires
Lorsqu'en 1991 je suis allé en vacances en Grèce, ma curiosité pour la langue a été piquée. A la rentrée 91, au lycée, je me suis mis à apprendre l'alphabet grec par pur plaisir. Peu de temps après, je suis allé feuilleter un dico grec-français en librairie, je suis allé directement au mot croix et... miracle! encore aujourd'hui quand un grec parle de la croix, il utilise le mot stauros. D'ailleurs, en Grèce il existe de nombreux lieux qui font référence à la croix du christ, comme Stauros Accrotiry "ou Stavros Accrotiry".
Pour conclure, la WTS est bien plus forte en communication qu'en exposé scientifique sérieux... La croix n'est qu'un exemple de la légèreté de ses analyses et l'illustration parfaite de sa partialité et de sa falsification des faits... Si la WTS écrivait une thèse comme elle mène ses"études" de sujet sensible, elle serait tout bonnement recalé avec les hués du jury et renvoyée sur les bancs de l'école "qu'elle n'aime pas trop d'ailleurs"
C'était mon petit billet de méchanceté... Mais elle le vaut bien!