Éva (prénom fictif) est née mercredi au CHUL. Mais pour la garder en vie, les médecins ont dû obtenir une autorisation de la cour, devant le refus de ses parents, Témoins de Jéhovah, d'accepter une transfusion sanguine.

Mercredi dernier, 12 juillet 2017, la Cour supérieure est sollicitée par les avocats du CHU de Québec qui réclament l'intervention du tribunal pour sauver un bébé dont les parents sont Témoins de Jéhovah.

La petite Éva, âgée de quelques heures à peine, est hospitalisée à l'unité des soins intensifs du Centre mère-enfant. L'enfant, souffrant d'une masse abdominale, doit être opérée dans les plus brefs délais. Sans intervention chirurgicale, «cela pourra résulter au décès de l'enfant», écrivent les médecins dans leur requête.

Il est impossible, ajoutent les médecins, d'entreprendre cette chirurgie sans que l'équipe médicale en place puisse au besoin recourir à des transfusions de produits sanguins.

Les parents d'Éva, un couple de Témoins de Jéhovah qui vit dans la région de Bellechasse, sont au courant de l'état de santé de leur bébé. Ils se disent d'accord avec la chirurgie mais ont indiqué aux médecins qu'en tant que Témoins de Jéhovah, ils refusent toute transfusion de produits sanguins pour des motifs religieux. Pour eux, comme pour leurs enfants.

C'est alors que les médecins décident de saisir la justice pour obtenir d'urgence une autorisation de soins. Le centre hospitalier plaide que «le droit à la vie et à la sécurité de l'enfant des défendeurs doit avoir préséance sur la liberté de croyances religieuses des défendeurs».

Un peu avant 17h jeudi, moins d'une heure après avoir reçu l'avis, le juge Robert Legris est assis dans une salle d'audience au troisième étage du palais de justice de Québec. Les médecins traitants sont au bout du fil. Ils expliquent au juge la nature de l'intervention chirurgicale qu'ils veulent faire de toute urgence. Une intervention risquée, précisent-ils, qu'il y ait transfusion sanguine ou pas.

Le juge Robert Legris fait appeler le père d'Éva. Au téléphone, le père confirme au juge qu'il refuse toute transfusion sanguine.

Après quelques minutes d'audience, le juge de la Cour supérieure autorise le CHUL ou tout autre établissement qui offrirait des soins à procéder aux transfusions de produits sanguins requises par l'état d'Éva. Son jugement est exécutoire.

À partir de cette minute, les médecins pouvaient se mettre à l'oeuvre, le bébé est désormais hors de danger.

Source : lapresse.ca

Voir aussi : article "Le journal de Québec"